2015 Kajiado - Oletoikitok avec Maina Tompoi


AOÛT 2015: Traversée de la région de Kajiado vers le mont Kilimandjaro avec Maina Tompoi

Départ de Nairobi pour rejoindre Kajiado








Ninapenda sana kwenda kuona Kilimandjaro (hâte de découvrir le Kilimandjaro)


Arrivé à Nairobi ou je retrouve ce bouillonnement perpétuel de cette mégalopole africaine. les kényans marchent en continuent dans cette ville. Fonctionnaires, banquiers, vendeurs d'échoppes, vendeurs de téléphone mobiles... tous sont en mouvement incessant jusqu'à la fin de journée où ils retrouvent les bus qui les ramènent dans les quartiers périphériques (kilimani, kibera...).

je passe la nuit à mon habituel hôtel le Terminal dans le centre CBD. les prix ont encore grimpé mais il n'y a toujours pas d'eau chaude. dès 5h du matin le bruit de la ville reprend le dessus (taxi, ouvriers du bâtiment, mosquée) et me réveille. 
C'est avec grand plaisir que je retrouve mon ami massai Maina Tompoi qui a quitté la ville de Narok pour me retrouver et effectuer notre marche vers le Kilimandjaro. Notre programme est de démarrer notre traversée à partir de la ville de Kajiado située à 80km de Nairobi.
Nous regagnons River street pour prendre un matatu (taxi collectif) qui nous emmènera à la-bas. River street située dans "le vieux" Nairobi est toujours un lieu de chaos où il est difficile de marcher entre les motos, bus...

Marché coloré de Kajiado
Départ de Kajiado
 
Nous suivons le sud, passons ATHI RIVER puis arrivé à Kajiado. Il fait très chaud et sec la-bas, comparé à la fraîcheur du rift kényan. Nous faisons le plein de fruits au marché. Tompoi cherche des piles pour sa lampe, puis nous quittons la ville à pieds direction le bush à travers des pistes de terres rouges. c'est le début d'après midi.

Aloé secundiflora



pause coca cola

Nous stoppons devant un petit échoppe au milieu de la savane. Pause coca cola et j'achète des bonbons pour les enfants qui sont curieux de voir un muzungu (blanc) débarquer ici à pieds.
jeune berger joue avec mes lunettes

Aloé Secondiflora
Nous passons la nuit à Inkise (village de cabane en tôle). le jeune Edwig nous accueille. Je dors au fond de la cabane "salone" (le coiffeur). Dans la soirée, il nous emmène à moto dans un bar de brousse "massai" prendre une bière Safari. lieu toujours un peu glauque où seuls les hommes sont autorisés.

La nuit est fraîche. levé 7h, malgré les nuages, un vieux massai nous prédit que la journée sera très chaude. Après un café et du pain, Edwig nous indique la piste à suivre pour essayer d'atteindre MASHURU à 45km. Nous croisons peu de bétails car à cette période d'hiver austral les massais emmènent les animaux vers des pâturages plus verts: région du Mara, Chyulu, Amboseli.
seuls des ânes (ou Punda en swahili) sont fréquents. Il sont employés pour transporter le sable utilisé pour les travaux de construction.

ânes ou Punda (swahili) transportant le sable

Acacia
Nous déjeunons dans un village: menu: marangue (haricots), chapati, riz et oignon. je suis toujours l'attraction des massais qui s'amusent de voir un muzungu marcher. Il y a toujours du respect dans leur attitude. Marcher près d'eux établi une proximité qui n'existe pas lorsque l'on voyage en voiture ou 4x4.

Village de Imaroro

Nous arrivons avant la nuit au Natala hôtel. bâtiment en parpaing où à l'accueil un groupe de jeunes massai descendent leur bières. la gérante nous chauffe de l'eau pour la toilette. puis nous regagnons le village situé en haut d'une colline. la vue sur la steppe est magnifique accompagnée d'un soleil rouge.

Maina et moi à Mashuru

malheureusement des sacs plastiques entourent le village. beaucoup des massais sont alcoolisés à cette heure ci. Nous mangeons notre menu habituel: haricots rouges, oignons, riz, omelette. le village est situé en haut d'une colline: la vue est superbe sur la savane et le coucher de soleil rouge.

Mashuru

Bonne nuit de sommeil sans bruit ou musique (Kelele en swahili) mais toujours les moustiques. La gérante nous fait bouillir de l'eau pour la toilette puis direction petit déjeuner chapati et ugali (purée à base de farine de mais).

Nous reprenons la route. l'air est frais. Nous croisons déjà les camions faisant leur incessant trajet entre Mashuru et les mines de sables de Selenkai. La végétation devient plus aride, brûlée. la terre est rouge.
Pause déjeuner à Mashuru. Nous croisons la police locale qui s'amuse de nous. Maina Tompoi est facilement identifié comme provenant de la région de Narok par les couleurs de sa Shuka (tunique traditionnelle) rouge/bleu.

Mosé, jeune berger de Mashuru

Girafle (ou Twiga en swahili) sur la route
Sur la route, nous rencontrons un berger, Mosé, et son troupeau d'ânes. Il me propose d'en acheter un. Mais nous voyageons léger. cela ne sera pas nécessaire.  nous rencontrons une famille de girafes (ou Twiga en swahili) qui mangent les feuilles d'acacia sur le bord du chemin. elles ont une capacité à s'immobiliser et se fondre dans la végétation en nous observant sans que nous les voyions. c'est un spectacle majestueux. Une famille d'autruche croise notre chemin.

Il est 18H30 et il fait nuit. Nous ne trouvons pas le village de Selenkay. une tension commence à monter car  marcher dans le "bush" de nuit est dangereux car les animaux sortent pour chasser. Maina, pourtant massai, stress!
Puis nous tombons sur Emilie, une kényane, d'une grande gentillesse, qui nous ouvre les portent de sa maison en brique où elle vit avec ses enfants.  Elle nous prépare le thé et à manger. c'est une chance inespérée. Mais problème, elle nous indique que nous ne trouverons pas d'eau potable avant les villages de Kimani et Amboseli. Qui se trouvent à plusieurs jours de marche. Sans eau nous ne pourrons continuer notre périple. Maina est désorienté et ne reconnait plus le chemin.





les girafes traversent la route devant nous

Apres une bonne nuit de sommeil, Emilie nous prépare de l'eau chaude pour la toilette. Pendant ce temps je joue au foot avec les enfants Nathalie et Thimoty. Ils sont tous les 2 brillants et étudient à la primary school à Nairobi, la capitale. Ils s'occupent également des animaux de la ferme (bœufs, moutons, chèvre et les 55 chameaux pour la production de lait). Ils produisent également du miel mais la production est faible, souvent mangée par les mangoustes. Le terrain est clôturé pour empêcher les éléphants et les girafes de rentrer.
Éléphant d'Amboseli

Nous nous faisons finalement livrer en eau potable par le voisin qui se rend à Mashuru en moto. Nous sommes en retard sur la marche pour atteindre le village de Mashuru le soir. De nombreuses traces de pas d'éléphant sur la route. La végétation se raréfie et la température monte. Arrivé à Lengesim, nous nous dirigeons vers le dispensaire de sœurs pour y dormir mais le bâtiment est fermé. Nous dormirons à la pension du centre. De nombreux massai sont réunis dans la pièce. Ils se rassemblement traditionnellement en marchant parfois 10-15km de leur village pour se réunir. Ils passent l'après midi à boire et discuter des affaires. Nous rencontrons un Leme, un massai résidant en suisse à Basel ou il travaille à l'éroport. Il revient plusieurs fois dans l'année pour s'occuper de son troupeau et de son bar qu'il gère. Il montre aux autres sa réussite avec une grande arrogance.

Les massais sont  très respectueux avec moi. Après avoir fait la traditionnelle série de questions: D’où je viens? 
où je vais? 
pourquoi je n'ai pas de voiture 4X4? 
parce je suis pauvre?
Je me sens à chaque fois en grande confiance et sécurité parmi eux malgré l'environnement très sauvage.

LENGESIM

Levé à 7h. le ciel dégagé laisse apparaître le mont Kilimandjaro et son sommet enneigé. Nous reprenons le chemin dans un paysage de plus en plus désertique.  La sécheresse de cette année est violente: Les points d'eau sont asséchés. Nous faisons une pause sous un acacia, des enfants bergers nous observent. je leur du pain, ils se ruent dessus. Ils ont l'air affamé. Dans ces zones arides, l'alimentation des massais est très frugales. Les enfants sont souvent les derniers servis et n'ont parfois qu'un repas par jour. Les plus chanceux qui peuvent payer les frais d'école bénéficie de repas la-bas.

empreinte d'éléphant (Dovo en swahili) sur le chemin

On nous raconte l'histoire d'un lion de Lengesim: il ya quelques mois, un lion, qui était aveugle, était devenu très agressif et attaquait les hommes. Il commençait à représenter une vrai menace pour les villageois. Les gardes locaux l'ont attrapé et lui ont mis une clochette autour du cou afin de pouvoir prévenir de son passage et du danger. Après quelques semaines, il mourut car il ne pouvait plus chasser et se nourrir par lui même car ses "proies" étaient alertées de sa présence. Bravo la bêtise humaine...

Nous progressons en bordure du parc Amboseli. Les gardes nationaux sont très stricts et interdisent la marche près du parc en raison de la grande densité d'animaux: gazelles Thompson, éléphants, buffles. Nous prenons un piki piki (taxi moto de brousse) qui nous pousse 15km plus loin.



impact de la forte sécheresse 
zone aride près d'Amboseli


La zone est riche en roche volcanique (pierre balsamique) datant de la dernière éruption du volcan il y 390 000 ans. Nous longeons la face Nord du Kilimandjaro et arrivons à Kimana, porte d'entrée du parc.


KIMANA

Arrivé à Kimana
arrivé au pieds du mont KILIMANDJARO

Nous approchons de la fin du périple. Nous organisons une journée dans le parc afin de découvrir sa beauté reconnue. La forte densité d'éléphants dans le parc a eu pour conséquences de déséquilibrer le fragile écosystème et mise en péril le parc: déforestation. le réchauffement climatique a accéléré les dégâts: salinité et assèchement des points d'eau...

Parc Amboseli
OLOITOKITOK

jeune écolière sur la route de Moshi
Maina et moi nous nous séparons. Je me dirige vers Oloitokitok afin d'atteindre mon objectif. Je luis paie son dû, c'est à dire le prix de 2 moutons. le bétail est la vrai monnaie d'échange pour les massais. Il retourne à Narok dans sa famille continuer la migration de son bétail.
Oloitokitok est au pied de la montagne et bénéfice de ressources en eau du kilimandjaro. La végétation est luxuriante, contrastant avec la région de kajiado traversée.
Je change mes derniers shillings kényans contre des shillings tanzaniens puis je retrouve en marchant le poste frontière.
La Tanzanie est particulièrement pauvre et le différence culturelle très nette par rapport au Kenya. Il y a une certaine nonchalance ici. Les gens sont très décontractés mais l'alcool fait dans ces zones rurales des ravages. Je marche sur la route de Moshi au milieu des plantations de bananes, café. Je croise des groupes d'enfants en uniformes rentrant de l'école.
Je rencontre Régine qui insiste à me montrer sa petite ferme: elle est fière de sa vache et de son cochon.

sur le marché route de Moshi Tanzanie - carnet Alex


Mont Kilimandjaro














Commentaires